Martha Grünenwaldtest née en Brabant Wallon, en Belgique, dans une famille nombreuse et modeste. Son père, musicien et chef de la fanfare du village, lui enseigne le violon. Dès l’âge de six ans, il l’emmène jouer avec deux de ses frères dans les bals environnants. Elle rencontre ainsi son mari en 1933. L’année suivante, elle donne naissance à sa fille, Josine, dans une situation économique et familiale précaire. Le couple se sépare peu après et Martha Grünenwaldt revient vivre chez ses parents, à Hammeville. Elle travaille par la suite comme domestique dans une ferme, un emploi qu’elle occupe pendant vingt-huit ans, contrainte de confier l’éducation de son enfant à ses grands-parents paternels. Durant ces années de labeur éreintant, il lui est interdit de jouer du violon. Lorsqu’elle prend sa retraite, Martha Grünenwaldt retrouve sa fille, devenue mère de cinq enfants, et s’installe chez elle. C’est là que, vers 1981, elle se met à dessiner, récupérant du papier d’emballage, des affiches ou des factures dont elle utilise le verso. Elle emploie le plus souvent des crayons de couleur qu’elle dérobe à ses petits-enfants, ainsi que de la gouache et de la craie grasse.
Ses thèmes de prédilection sont les visages de sa famille et de ses connaissances, qu’elle entoure d’éléments aux formes organiques et de motifs abstraits colorés. Elle travaille aussi à l’aide de reproductions d’œuvres qu’elle affectionne, comme les portraits du peintre Giuseppe Arcimboldo. Martha Grünenwaldt dessine en secret dans un premier temps, puis commence à distribuer et offrir ses compositions aux gens qui l’entourent.